Bizutage
28 septembre 2019
Le bizutage a fait une autre victime au sein de la police. Treize ans après le soldat Ravee Chunurmun, qui avait mis un terme au cauchemar qu’on lui faisait subir, l’agent Jean-Luc Colas a fait le lourd choix de retourner son arme de service contre lui, lundi 23 septembre.
L’agent venait d’être réintégré dans les rangs de la SSU, une unité autre que la SMF transformée en voie de garage. Il n’a malheureusement pu supporter les quolibets et la pression. Il faut certes endurcir les hommes qui portent l’uniforme. N’empêche que certains ne peuvent tenir le coup face aux aléas de la vie et essaient de trouver une échappatoire.
Il est nécessaire de sanctionner les auteurs de ces pratiques d’un autre temps et d’adopter un protocole visant à prévenir qu’une arme soit accessible à un policier traversant un cap difficile. Un agent qui n’a pas toute sa tête risque, un jour, de commettre un carnage.
De simples individus en possession d’une arme à feu l’ont prouvé au cours de ces trois dernières décennies. Stenio Hervel a déchargé sa frustration contre trois personnes en 1986, tout comme Eshan Bhugeloo à Petit-Verger, en 2006.
Un meilleur encadrement psychologique des policiers permettrait, par exemple, de s’assurer qu’un agent ne fasse pas joujou non plus avec son arme de service quand son supérieur a le dos tourné. Ce qui éviterait d’autres drames inutiles.
S’il avait pu parler de ses soucis familiaux, l’agent Sailendrasing Ladai n’aurait sans doute pas non plus subtilisé un revolver au poste de police de Quartier-Militaire pour se tuer, après avoir froidement abattu sa femme Prithee en 2005. L’enfer, ce n’est pas que la famille, c’est aussi les collègues.